Critique : ALIEN 3 - Version Megadrive

29 août 2021

Critique : ALIEN 3 - Version Megadrive

Alien 3

Développeur: Probe
Editeur: Akklaim
Genre : Action-plate forme, 1 Joueur
Format : Megadrive (testé) autres supports (Game Gear, Master system, commodore 64 à vérifier)
Année : novembre 1992

Bien souvent à chaque sortie d’un film à gros budget, l’industrie du jeu vidéo a droit à son adaptation sur les consoles du moment. Il s’agit d’une belle manœuvre afin d’attirer les spectateurs pour retrouver leur film directement à la maison et interpréter le rôle du héros. Dernièrement, nous avons eu droit à un Terminator Renaissance sur les consoles Ps3 et 360 avec un intérêt limité. Au-delà de ce fait, des éditeurs ont toujours su tirer profit de la crédulité pour vendre ces produits vidéo ludiques.

Le film réalisé par David Fincher a voulu instauré une nouvelle direction dans cette série, en mettant une sensation complètement malaise, tout en gardant le mythe du xénomorphe incarné par cette créature à la fois belle et terrifiante (issue de l’imagination de H.R.Giger). Le jeu vidéo Alien 3 est sorti sur tous les supports, mais avec quelques subtilités suivant les versions, ici nous allons traiter de la version Megadrive, à la fois décriée et aussi récompensée par la critique, un drôle de paradoxe.

Dans l’espace, personne ne vous entendra crier !

Alien, le monstre au « sourire constant » (à l’image du Joker ?!) et son imagination diabolique refait son apparition dans l’espace infini. Une vague d’horreur déferle sur les corps et âmes des pauvres êtres humains rencontrés.
Le troisième opus se déroule dans une planète pénitencier (Fiorina 161), cet endroit regroupe des « déchets » de l’humanité, oublié de tous, des criminels de tous genres. Le lieutenant Ripley (sous les traits de Sigourney Weaver) doit survivre au sein de cette population exclusivement masculine. Malheureusement, l’héroïne n’a pas débarqué seul, l’Alien demeure toujours ce passager maudit.

Le jeu Alien 3 ne reprend pas le scénario du long métrage, il emprunte librement l’ambiance malsaine et terrifiante de l’œuvre. En effet, la belle Ripley devra se confronter à une multitude de bêtes immondes.
Il a suffi d’un seul monstre pour engendrer toute une horde prêt à laisser la dévastation et l’horreur sur cette terre maudite.

Le film au service du jeu

Dans les décors très sombres où se mêlent la technologie high-tech et le sentiment d’être emprisonné dans des couloirs sans fin, Ripley se déplacera sur plusieurs plans, c’est-à-dire que cette dernière s’oriente de gauche à droite, mais aussi de haut en bas.
Le titre est un savant mélange d’action ajouté à de la plate-forme, avec pour but de survivre à travers plusieurs stages s’inspirant librement du film.

L’héroïne dispose d’un arsenal digne d’un Rambo, alors comment fait-elle pour détenir de toutes ces armes ? Là n’est pas la question !
Du pistolet mitrailleur, en passant par le lance-grenades, le lieutenant jouera les guerriers avec des grenades à la main, ainsi qu’un lance-flamme destructeur.
Ces créatures voleront en éclats sous les impacts de vos armes, avec toute la violence propre à cette série. Les carcasses adipeuses seront qu’un mauvais rêve.

Cependant, vous devez lutter contre une véritable horde de bêtes extrêmement rapides et elles occuperont chaque partie du décor, sortant même du sol et quelques fois, vous constaterez la réapparition du sprite, rendant le seul encore plus difficile.
Les Aliens sous plusieurs formes bénéficient de nombreuses animations, ne laissant peu de répits à Ripley, vous voici dans un enfer permanent.

Où est la sortie !

L’un des principaux objectifs est de sauver les prisonniers dissimulés aux quatre coins du niveau, ce qui implique une recherche minutieuse, car il existe des passages secrets. A travers un tel labyrinthe, vous êtes confronté également au facteur temps, chaque niveau possède un temps limité, vous obligeant à agir vite, tout en restant offensif face aux Aliens.

Une fois tous les prisonniers libérés, une porte cachée pourra s’ouvrir librement, les armes de l’héroïne ne détruisent pas cet élément contrairement à quelques sas de sécurité.
Des items seront cachés comme des piles pour le radar. Cet objet permet de repérer les humains mais aussi vos ennemis. Les munitions elles aussi représentent des éléments indispensables à votre survie.

Alors que nous pensons que les monstres pouvaient être l’ennemi principal ; ici vous êtes face à plusieurs problèmes : sauver les détenus attachés à des toiles, survivre contre les bêtes, trouver la sortie dans un temps très limité.

Des culs de sacs seront nombreux et les stages se déroulent dans des cuisines où règnent le sang à l’image d’une boucherie proche du film d’horreur, des caves où les parois cachent bien souvent l’ennemi, … . . A la fin d’un niveau, un gardien (Guardian) constitue le passage obligatoire pour accéder à une nouvelle zone. Ces derniers ressemblent à une reine Alien, et seul le décor change ainsi que la résistance du boss.

Chaque stage réussi, vous aurez droit à un tableau des scores où tout est résumé : bonus pour les munitions restantes, le laps de temps, la difficulté. Alien 3 reste un jeu pour pousser toujours ses propres limites (recherche du score parfait en quelque sorte).
A savoir que la fin du jeu n’est pas à la hauteur du challenge et là on sera profondément déçu, pas de séquences cinématiques.

Abus d’Aliens ?!

Cette adaptation libre du long métrage Alien 3 garde d’indéniables qualités suivant le type de joueur. En effet, ce titre s’adresse plus à des personnes recherchant un défi élevé, et une angoisse proche du stress (où est ce prisonnier, b…. ?, je manque de temps, ….).

Probe a réalisé un excellent travail en respectant l’ambiance visuelle, vous trouvez des décors dégageant une véritable noirceur (boucherie déjà cité) et on se sent proche de la claustrophobie. Notre imagination participe beaucoup pour ceux qui sont fan de cette superbe série, l’éditeur met « le paquet » en utilisant les Aliens de fort belle manière. Ces derniers bougent aisément, on reconnait leurs caractéristiques telles que la rapidité, leur hargne, et leur salive morbide. On peut reprocher les apparitions supplémentaires alors que la zone venait d’être nettoyée.

La bande sonore marque également le joueur. Les bruitages des différentes armes, ainsi que la musique marquant votre game over (larves sortant des prisonniers par manque de temps).
Les bruitages lors des explosions des monstres renforcent cette immersion. Là encore, l’éditeur marque une nouvelle fois un point.

Concernant le gameplay, on reste assez sur notre faim. Ripley possède peu d’animations face aux Aliens, de plus la prise en main reste rigide, surtout lors des passages dans les échelles. Même la contribution des touches n’aide pas assez, car il faut agir vraiment au pixel près pour la destruction des bestioles. Ce jeu demande une connaissance parfaite des niveaux et vous oblige à garder votre calme, malgré une ambiance explosive.

Je regrette un manque cruel de variétés, vous pratiquez les actions similaires dans tous les niveaux. On shoote, recherche les détenus et ensuite trouver la sortie, cela reste basique. La difficulté est d’un autre âge, et certains d’entre vous ont du utilisé des action Replay. Trop de facteurs à gérer mettent les nerfs à rude épreuve.

Alors que pensez de ce titre Alien 3, ce jeu se destine en priorité aux joueurs avides aux challenges et ceux qui veulent retrouver l’esprit Alien. Mais attention, le jeu demande une véritable patience et offre différentes sensations comme la peur, le stress,…

L’équipe a réalisé un titre qui aurait mérité plus d’attention en ajoutant des séquences cinématiques, un système de mot de passe, un maniement plus souple. Dommage, ce titre possède suffisamment d’émotions mais manque de respect pour le joueur, donc Alien 3 est pour ma part mi figue mi raisin, à ne pas oublier dans l’espace.

- Le mythe Alien en jeu video,
- Véritable ambiance et donnant des sensations,
- Respect de la série,
- Réalisation plus que correcte.

- Difficulté énorme (utilisation si possible d’action replay, mais cela ne nuit pas au plaisir sur certains niveaux),
- On aurait voulu une Ripley plus réactive face aux ennemis, un maniement rigide,
- Pas de récompense pour le joueur (peu de séquences).