Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE BLOG DE TONTON KEN
Archives
17 avril 2023

[Critique Cinéma] Jennifer Body

Jennifer’s Body (1/2)

[Critique] Jennifer's Body 51vcni10

• Date de sortie : 21 Octobre 2009
• Réalisé par Karyn Kusama
• Film américain, classé comme épouvante
• Durée : 1h 45min environ
Acteurs principaux : Megan Fox (Jennifer) , Amanda Seyfried (Needy), Johnny Simmons (Chip)

Sous l’emprise d’une forme démoniaque intérieure, une pom-pom girl à la beauté fatale se met à séduire les étudiants de son lycée avant de les assassiner sauvagement. C’est une insatiable mangeuse d’hommes, dans tous les sens du terme…Neddy, sa discrète amie d’enfance va devoir tout tenter pour protéger les jeunes hommes de la ville avant qu’il ne soit trop tard !
Derrière ce scénario se cache en quelque sorte un hommage aux films d’horreur, avec des clins d’oeils aux ouvrages de Stephen King, par exemple. Mais le choix d’avoir choisi Megan Fox permet d’obtenir le succès ?

[Critique] Jennifer's Body 19138110


Le succès de Scream donne des ailes

Wes Craven, auteur de la série de Freddy a donné un nouveau souffle aux films d’épouvante, en lançant Scream. Ce long métrage montrait des jeunes adolescents, victimes d’un meutrier sans mobile d’après les inspecteurs, mais au fil des scènes, on commence à comprendre la machination, bien que cette série a eu de nombreuses suites ; d’autres réalisateurs ont voulu plus ou moins utilisé ce genre de « recettes macabres ».
Ici, Jennifer’s Brody ne copie pas le talent de Wes Craven, mais essaye de mélanger plusieurs films avec quelques similitudes bien sympathiques. Décrié comme un vulgaire navet, le film de K.Jusama m’a intrigué à travers sa bande annonce.

Pour moi, Jennifer's Body est une tragédie de la fascination, un film qui aurait plu aux gothiques anglais, et même aux romantiques français. La scénariste est clairement le premier avantage de ce film, les dialogues sont coupés au couteau et sous leur apparente simplicité, on retrouve des effets dramatiques équivalents à ceux des grandes pièces de théâtre.

Quelques explications

Jennifer's Body parie sur son excellente construction dramatique, qui s'appuie sur une mémoria (la "culture" commune qu'entretiennent les spectateurs), à savoir le 11 septembre avec l'incendie, le mouvement gothique et les groupes de rock.
La fascination est le fil directeur, c'est elle qui est montrée, dénoncée, dramatisée.
Par exemple, lorsque Chip se rend à la fête et rencontre Jennifer, son discours , doublé de ses stimulations sexuelles, sont une arme pour capter ce personnage affaibli par la fascination de sa copine pour Jennifer et pour les sciences occultes, ce dernier élément appuyant la thèse qu'elle ait couché avec Colin (le gothique), ce dont l'accuse Jennifer.
Cela enclenche le resserrement tragique du temps, et cela en costume "d'époque" pourrait-on dire, les personnages se retrouvent projeté dans une pièce dans la pièce, en quelque sorte, et la piscine, dont on peut apprécier l'esthétique naturelle et glauque à la fois, est le théâtre d'un retournement dramatique qui tient le spectateur en haleine. Et, alors que la mort de Jennifer avait été filmée après une trame narrative lourde (comme le montrent les scènes coupées) - on retrouve le corps de Chip, la police l'annonce à sa mère... - elle est immédiatement intégrée au resserrement tragique final, ce qui, en terme de rythme, peut être aussi poignant que l'excellent Romeo+Juliet de Lhurmmann.

[Critique] Jennifer's Body 19149210

Toutes les grandes oeuvres ont une interprétation tragique ou bien une contre-interprétation qui abolit la tragédie. Ce film met la tragédie du côté de l'incapacité à raisonner, à sortir de l'obsession que nous procure une personne (Jennifer), un groupe (de rock), la mort, le gothique...
Needy n'est pas exactement amoureuse de Jennifer, elle éprouve pour elle un désir, une fascination pareille à ce qu'on pourrait appeler le "fantasme de la courtisane" : elle s'offre à tous mais la seule personne qui la possède vraiment, c'est moi.
En apparence, c'est Jennifer qui assouvit sa libido dominandi (au sens de désir de dominer) sur Needy, mais en réalité, c'est Needy qui la possède : elle aime à penser que sa copine est vierge, même si elle sait pertinemment que c'est faux, elle l'embrasse juste après avoir fait l'amour avec son copain puis la chasse, effrayée.
Le fameux "je fais une croix sur Needy" qui est un instrument supposé de la domination et du contrôle opéré par Jennifer sur Needy s'inverse dans la scène finale où la croix se dessine au cutter, je n'ai pas besoin de vous dire ce que la croix peut évoquer...
Jennifer n'existe tout simplement pas sans Needy, elle ne peut pas prendre les autres de haut, puisque c'est sa seule véritable "amie", les autres étant à mépriser. C'est Needy qui la nourrit, qui lui permet de continuer d'être ce qu'elle est. Lorsqu'elle obtient ses pouvoirs de démon, Jennifer tente de passer d'"esclave" puisqu'elle est dépendante de Needy, cette étant seulement fascinée, ce qui les tient en symbiose, à "maîtresse" en se débarrassant de Chip, qu'elle jalouse plus que tout.
Mais elle échoue, et c'est un double échec. Le premier en ce qu'elle ne peut tuer Needy malgré ce qu'elle dit dans la grande scène à trois, elle en a besoin. J'en profite pour noter ici que le nom d'Anita, "Needy" est signifiant, non pas pour elle mais pour Jennifer, qui entretient l'illusion que c'est Anita qui est "needy", et pas elle... alors que ce besoin de ce nourrir sur les hommes, symbolique, finalement, fait d'elle la plus "needy" des deux.

Jb



(critique trop longue)

Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 14 460
Publicité
LE BLOG DE TONTON KEN
  • Ancien journaliste du site feu Jeux Vidéo.fr - Réalisateur des Oldies test. Joueur ayant connu de nombreuses machines, appréciant les salles d'arcade. Le jeu vidéo est un loisir, sachez en profiter.;
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Derniers commentaires
Publicité