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LE BLOG DE TONTON KEN
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10 octobre 2021

Critique : BOB MORANE, L'HISTOIRE D'UN AVENTURIER TRAVERSANT LE TEMPS...

Bob Morane - Hervé Vernes

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«Égaré dans la vallée infernale, Le héros s'appelle Bob Morane, À la recherche de l'Ombre Jaune, Le bandit s'appelle mister Kali Jones, Avec l'ami Bill Ballantine, Sauvé de justesse des crocodiles, Stop au trafic des Caraïbes, Escale dans l'opération Nadawieb… », La chanson du groupe Indochine a marqué toute une génération qui fredonne encore cette musique et connaissant par cœur les paroles. L’ensemble de ce texte s’inspire de l’œuvre d’un grand artiste qui a disparu cette année.

Après une année 2020, où nous avions perdu le chanteur Christophe, et depuis hier le magnifique acteur Jean-Paul Belmondo (06 septembre 2021), j’ai voulu montrer en quelques lignes, un talent d’un autre grand artiste en la présence d’Hervé Vernes.

Bien que je ne suis pas un assidu à la bande dessinée actuelle, préférant plus les classiques œuvres de Messieurs Hergé et Goscinny ; j’ai voulu rendre hommage à ce personnage à qui l’on doit des aventures extraordinaires.

Qui est Henri Vernes ?

Charles-Henri Dewisme dit Henri Vernesnote est un romancier belge d'expression française né le 16 octobre 1918 à Ath et mort le 25 juillet 2021 à Bruxelles

Créateur du personnage de Bob Morane en 1953, Henri Vernes est l'auteur de 230 romans d'aventures, souvent mêlés de science-fiction, se déroulant dans le monde entier, voire dans des univers parallèles (cycle d'Ananké) ou encore dans les arcanes de l'espace-temps (le Cycle du Temps).

Charles-Henri Dewisme naît à Ath dans le Hainaut le 16 octobre 1918. Ses parents se séparent avant qu’il ait un an et Charles part vivre à Tournai où il est élevé par ses grands-parents maternels Jean-Baptiste et Lucile Dupuis.. Il fréquente le collège Notre-Dame jusqu'à l'âge de 16 ans, décroche, travaille dans la boucherie paternelle puis reprend ses études à Enghien.

En 1937, à l'âge de 19 ans, ayant rencontré une Chinoise dans le port d'Anvers, il délaisse ses études et s'embarque à Marseille avec de faux papiers pour la suivre en passant par Port-Saïd, Djibouti, Colombo, Singapour, Saïgon et Hong-Kong jusqu'à arriver à Canton, où la belle tenait « un bordel flottant »

Une expérience au service de la BD !

Henri Vernes a transposé son imaginaire avec les aventures de Bob Morane. Ce dernier véhicule des émotions et des voyages que l’auteur voulait les réaliser, sans pour autant avoir la carrure de ce héros. L’artiste le révèlera à travers plusieurs entretiens où certaines mesures et certaines dates bien réelles coïncident à la vie de l’ami Bob.

Les bibliothèques municipales ont permis à des jeunes de mon âge à lire et dévorer de nombreuses BD comme Tanguy et Laverdure, la série des Michel Vaillant, et bien entendu les quelques éditons des aventures de Bob Morane et c’est sans doute la raison que le chanteur Nicolas Sirchis a voulu rendre hommage à son héros de sa jeunesse.

Quelques artistes comme Peyo a eu également son heure de gloire et combien d’artistes belges ont été connus à travers leurs œuvres avant d’être dévoiler au grand public avec des animés de qualité. Bob Morane a bénéficié également d’une adaptation en dessin animé de qualité dans les années fin 90.

Évoquer Bob Morane, c’est évoquer la rencontre de l’imaginaire d’un écrivain et de celui de la jeunesse, une rencontre dont l’intensité surprit Henri Vernes lui-même, et entraîna un succès foudroyant pour les éditions Marabout dès la parution de La vallée infernale en 1953. D’instinct, l’écrivain savait sentir les aspirations de son public, capter dans l’air du temps ce qui pouvait le fasciner.

Un panorama du monde et de la littérature

Si la première qualité de Bob Morane – et la principale source de ses ennuis – est la curiosité, celle-ci se reflète dans le caractère particulièrement éclectique des aventures dans lesquelles il se jette ou se laisse entraîner. Généralement, une série de littérature populaire est associée à un genre (policier, aventure, fantastique, fantasy…), à une époque ou à un contexte géographique et historique dans lequel évolue son héros. Ces cadres définissent son identité et la relient à un lectorat potentiel qui connaît les codes d’un genre, le type de protagonistes qui le caractérisent, les topos qui jalonnent ses intrigues…

Ces codes, le lecteur aime les retrouver et, plus encore, les voir détournés et réinventés. Or, Henri Vernes n’a pas choisi cette voie pour développer sa série. Bob Morane semble, au contraire, vouloir toujours subvertir les frontières qu’elles soient temporelles, spatiales ou génériques. Il diffère ainsi du Nick Jordan d’André Fernez, autre série phare de la collection Marabout junior, publiée de 1959 à 1968, qui s’inscrit dans le genre du roman d’espionnage et dans l’univers de la guerre froide.

Au contraire, le lecteur de Bob Morane ne s’étonne pas de passer, d’un roman à l’autre, d’une jungle africaine à un château du Moyen Âge, d’une aventure parfaitement réaliste à des univers étranges, du polar à la science-fiction la plus débridée. La série offre ainsi un panorama de tous les genres possibles de la littérature populaire et de jeunesse. Elle semble inviter les lecteurs adolescents à élargir sans cesse l’horizon de leurs lectures. Le plus étonnant est que cette diversité ne nuise pas à l’identité de la série, une identité profonde qu’atteste son succès s’étalant sur cinq décennies.

Les dangers du passé

Avec un héros pilote d’avion et grand reporter pour le magazine Reflet, les premiers Bob Morane s’inscrivent dans la veine des aventures exotiques. De la Papouasie à l’Égypte, des jungles brésiliennes aux savanes du Centre-Afrique, des Antilles à l’Arabie ou au Pôle Nord, sans oublier l’Asie qui, de l’Inde à la Chine, nourrit l’imaginaire d’Henri Vernes et son goût pour le mystère.

Les aventures de Bob Morane offraient la clef du monde à des lecteurs en quête d’évasion, à une époque – les années 50 – où le tourisme n’avait pas encore rendu les contrées lointaines accessibles au plus grand nombre. Le héros de la RAF, reconverti en découvreur de trésors et sauveur d’innocents, réalisait les rêves d’une jeunesse qui voulait tourner la page de la guerre et voyait s’ouvrir devant elle une ère nouvelle, celle des Trente Glorieuses.

Bob Morane masque de jade. Ces aventures amènent, tout d’abord, Morane à se confronter au passé de l’humanité que représentent les peuples dits « primitifs ». Il se révèle un citoyen du monde qui exècre le sentiment de supériorité des Occidentaux vis-à-vis de ceux qu’ils considèrent comme des sauvages. S’il est confronté à des peuplades qui menacent de le tuer, il ne les considère jamais comme ses ennemies. Il comprend que leurs comportements violents et parfois cruels sont dictés par un mélange de croyances religieuses et de peurs ancestrales dont ils sont prisonniers et qu’il faut accepter.

Quant à leur hostilité à l’égard de l’homme blanc, Bob doit reconnaître qu’elle n’est pas sans fondement. La véritable barbarie est, pour lui, du côté des « civilisés » qui méprisent les « sauvages », des explorateurs sans foi ni loi qui viennent les déranger, volent leurs trésors, profanent leurs idoles et n’hésitent pas à les massacrer avec leurs armes modernes.

Si, pour l’explorateur, s’enfoncer au plus profond des jungles équivaut à pénétrer dans une machine à remonter le Temps pour revenir aux origines de l’humanité et questionner le sens de l’évolution, d’autres dangers montent du gouffre de l’Histoire. Morane est ainsi souvent amené à découvrir au fil de ses voyages qu’un pan du passé a continué à vivre clandestinement en marge du présent qu’il gangrène au point de risquer de prendre le pouvoir sur lui.

Ainsi la confrérie des Thugs que tous croyaient disparue se révèle-t-elle exister encore dans La marque de Kali (1956) et être prête à renverser le fragile équilibre de la république indienne pour ramener les maharadjahs au pouvoir en ravivant les conflits ethniques. L’histoire du Masque de jade (1957) présente un cas extrême de ces anomalies temporelles. Bob y découvre qu’une société secrète a survécu plus de deux millénaires à ce qui aurait dû être sa fin.

Il revient alors à l’aventurier de clore cette parenthèse temporelle d’un coup de gong qui marque le point final d’une histoire qui n’aurait jamais dû être, mais a parasité le cours de siècles à coups de crimes, de chantages et de terreur.

Tout au long de la série, la fascination excessive pour le passé ou la dette éprouvée envers lui peut engendrer bien des folies et mener des hommes à leur perte.

Un avis posé ?

Difficile de donner une opinons fiable en raison que l’œuvre s’étend sur plusieurs décennies et que de nombreux scénaristes et dessinateurs se sont essayés à retransmettre ces émotions d’aventures. Pour rappel, Vance (référence à la BD XIII) a posé sa patte, ce dernier n’a pas continué et c’est dommage.

Je vous invite à consulter les bibliothèques municipales qui auront sans doute plusieurs volumes de Bob Morane et si certains épisodes ont mal vieilli, il est intéressant de se plonger dans cette ouvres mythiques.

(Sources : Wikipédia pour les photos/ Le carnet et les instants.net)

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  • Ancien journaliste du site feu Jeux Vidéo.fr - Réalisateur des Oldies test. Joueur ayant connu de nombreuses machines, appréciant les salles d'arcade. Le jeu vidéo est un loisir, sachez en profiter.;
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